C'est avec délicatesse et malice que l'auteur transforme ce qui n'aurait pu être qu'un pesant roman à thèse en une délicieuse fugue douce-amère.
Les cycles de la révolte
Brina Svit
Genre
Roman étranger
Résumé
Nastia retrouve sa Slovénie natale, en pleine crise du Covid, après avoir vécu des années à Paris. Elle rentre
voir son pays et sa soeur, mais que reste-t-il de ces liens avec lesquels on naît, quand on est parti si longtemps ?
Citation
Au fond, ce qu'on supporte mal, dans l'amitié, comme dans l'amour, mais d'une manière générale dans la vie, c'est l'impermanence des choses.
Brina Svit
Écrivaine slovène, née à Ljubljana, Brina Svit aime le tango et le petit pas de côté que provoque en elle le sentiment d’être étrangère quelque part. Pour son livre Visage Slovène, elle est partie en Argentine sur les traces des émigrés de Slovénie à Buenos Aires. Quelques années plus tôt, pour écrire Moreno, son premier roman en français, elle s’était exilée en Italie, le temps d’un séjour dans une résidence d’artistes en Toscane. Aujourd’hui, celle qui se dit être "une extracommunautaire" est également journaliste pour la presse slovène, traductrice, réalisatrice de court métrages, mais aussi auteure de pièces radiophoniques pour France Culture. Son dernier roman, Les cycles de la révolte, et publié chez Gallimard.
L'oeil de votre chroniqueur.euse
Sous couvert de la légèreté dont semble tant faire preuve son personnage principal, ce joli roman aborde
la place des femmes dans notre société, le sentiment d’appartenance et de l’importance de la politique dans
nos vies. Toutes ces choses qui nous concernent tous, qu’on le veuille ou non.
On découvre au fil du récit la ville de Llubjana et ses environs, l’histoire mouvementée de ce petit pays européen et comment son peuple s’est élevé pacifiquement contre l’obscurantisme qui le ronge grâce à une armée de poètes en bicyclettes.
Il est aussi question d’amour, de loyauté, d’indépendance et de ce que signifie vieillir quand on est une femme. Ça peut sembler beaucoup pour un roman qui compte à peine plus de deux cent pages, mais le propos de l’autrice est tour à tour profond, intelligent et délicat, c’est ce qui rend si évident le talent de Brina
Svit.
Ce roman infusera d’ailleurs en vous encore un moment après avoir rejoint votre
bibliothèque.