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Il faut toujours être dans un état de devenir

Martin Scorsese : filmer la passion

Aurélien Clappe

Genre

Biographie

Résumé

Tout au long de son parcours, Martin Scorsese s’est appliqué à filmer des hommes qui tombent et se blessent, à vouloir porter une croix bien trop lourde pour eux, lestés par l’ambition, le désir de sainteté ou la culpabilité.
Pour ces personnages enragés, survivre est un état naturel, et la passion sous toutes ses formes, le moteur de leur vie. Martin Scorsese leur ressemble. Leur rage est la sienne.
Il n’a par ailleurs, jamais oublié ce qu’il devait au cinéma et à la spiritualité. Ces deux passions ont donné une raison d’exister à l’enfant souffreteux des années 1940, à l’étudiant enthousiaste des années 1960 et, bien sûr, à l’artiste qui œuvre depuis plus d’un demi-siècle.
Aurélien Clappe, dans ce passionnant récit, nous invite au cœur de la vie et de la filmographie de Scorsese. Il évoque l’interrogation qui le poursuivra toute sa vie, lui qui, dans sa jeunesse, avait envisagé de devenir prêtre : quel est le sens de la Passion ?
Ses films ("Mean Streets", "Raging Bull", "Silence" et bien d'autres encore) ont révélé l’évolution de la réponse qu’il apporte à ses questionnements. Aujourd’hui, enfin apaisé, Martin Scorsese évoque sereinement sa foi chrétienne.

Citation

"Les films répondent à un besoin spirituel qu’ont les hommes de partager une mémoire commune."

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Aurélien Clappe

Passionné de cinéma, Aurélien Clappe a réalisé quatre courts-métrages dont "Le film de ma vie" avec Roger Carel. Après un premier roman sur la paternité intitulé "Joseph et l'enfant", il publie "Brume de Malte", décrivant la renaissance d'un hypersensible, puis termine son "cycle de la consolation" avec son troisième roman : "La consolation du berger". En 2021, il écrit une biographie spirituelle de U2 intitulée "U2 Psaumes électriques". En 2022, il édite son premier ouvrage de poésie : "Fragments du miel sauvage". Son second essai, "Martin Scorsese. Filmer la Passion" paraît en août 2023.

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L'oeil de votre chroniqueur.euse

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Loin de dresser une biographie lisse et chronologique du cinéaste Martin Scorsese, Aurélien Clappe propose de retracer son parcours par des thématiques caractéristiques, récurrentes et complexes de son travail dont on découvre qu'elles sont avant tout des questions qui l'ont parcouru tout au long de sa vie personnelle comme la religion, la violence, le doute, l'ambition, le désir, la rédemption.
Bien que reconnaissant la très grande qualité des films de Scorsese, j'ai souvent été décontenancé d'une part par la longueur de ses films mais aussi par des scènes où je trouvais la violence extrêmement appuyée comme dans Casino voire provocantes comme pour la Dernière Tentation du Christ, où même jusqu'au dernier film en date, Killers of the Flower Moon que je trouvais, certes excellent, mais sans empathie à l'inverse du roman duquel il est tiré.
A la lecture de cette biographie, je comprends désormais mieux pourquoi. Le cinéma de Scorsese ne vise le spectaculaire et la glamourisation.
Il véhicule la réalité de ce qu'il a vécu comme la pauvreté ou le crime organisé dans son quartier de Little Italy à New York ou les questions qu'il s'est posées tout au long de sa carrière et qu'il souhaite nous partager.
Les personnages de Scorsese sont habités par le doute, la culpabilité, par des pulsions destructrices et autodestructrices, des personnages qui souffrent.
Scorsese, lui-même, n'a pas été épargné. Destiné à devenir prêtre, c'est l'asthme qui l'a barré de sa vocation et l'a détourné vers le cinéma... On ne s'étonne pas que la foi traverse toute sa filmographie.
Moi qui m'imaginais un homme sûr de lui, charismatique, droit, sans faille tellement ses films sont impeccables, c'est plutôt un individu en proie aux tourments, à l'hygiène de vie reprochable, instable sentimentalement et même junkie pendant très longtemps.
Le cinéma de Scorsese à travers ses personnages et ses thématiques prépondérantes nous parle de lui tout autant qu'elle parle de nous. La violence chez Scorsese tout comme la spiritualité ne sont jamais des thèmes arbitraires, gratuits ou provocants. Elles interrogent le sens de notre vie, la nature humaine, ce qu'Aurélien Clappe appelle "la zone grise" : "Marty n'aime pas ce qui est tout noir ou tout blanc... Cette zone grise, il ne cesse de vouloir la comprendre. Il la bouscule et cherche toujours à en capter la dimension spirituelle" (p. 96).
La grande qualité, l'originalité et la finesse du travail biographique réalisé par Aurélien Clappe, c'est de nous éclairer sur un aspect peu connu du cinéma de Scorsese et sur les intentions réelles de son œuvre, et par la même occasion de nous donner envie de redécouvrir toute sa filmographie qui à s'y repencher est, il faut l'avouer, incroyable.
So Martin, You re talking to us ?... You re talking to us ?

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